La Croix : On dit qu’il n’y a pas eu de solidarité européenne avec le Covid-19, est-ce vrai ?

Thierry Chopin : Il faut d’abord rappeler que la santé publique est une compétence largement nationale, et que les moyens d’action de l’Union face au Covid-19 sont de ce fait limités. Au début de la crise, il est vrai que l’absence de solidarité organisée entre États pour combattre l’épidémie de Covid-19 a conduit à des rétablissements de contrôles aux frontières intérieures et à des restrictions d’exportations d’équipement médical de protection vers l’Italie qui en réclamait. Mais à l’inverse, la coopération transfrontalière a permis de soulager des hôpitaux submergés grâce à des transferts de patients.

De même, la Banque centrale européenne, malgré une erreur de communication au début, a rectifié le tir : après le plan de 750 milliards d’euros, elle a fait une interprétation extensive du soutien aux pays en difficulté en se donnant le droit de racheter davantage de dettes de pays comme l’Italie et l’Espagne. […]